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Chine : ce partenaire russe aussi utile qu'encombrant | China : this useful but troublesome Russian partner
FRA l’heure de la guerre en Ukraine, un retour de blocs antagonistes sur fond de nouvelle guerre froide est-il à craindre ? Depuis l’émergence de la Chine, on se pose la question de savoir si le début du XXIe siècle en Asie sera comparable au début du XXe en Europe. La comparaison avec 1914 est un sujet intéressant, il y a cependant des cordes de rappel qui n’existaient pas au début du siècle précédent. Les dirigeants occidentaux ont une plus grande conscience des horreurs de la guerre. Nous ne sommes pas Les Somnambules de 1914. Et il y a la dissuasion nucléaire. Elle accroît certes le risque de confrontation indirecte, mais limite celui d’un choc frontal. Ses règles continuent de fonctionner en Europe. C’est abritée derrière son bouclier nucléaire que la Russie intervient en Ukraine, mais c’est protégé par sa propre dissuasion que l’Occident aide Kiev. En Occident, on rêve parfois d’arracher la Russie à l’étreinte chinoise… C’est se tromper de contexte. Une manœuvre kissingérienne inversée n’est pas possible aujourd’hui. A l’époque, Pékin avait intérêt à desserrer l’emprise soviétique, mais à présent Moscou n’a rien à gagner à s’éloigner de la Chine. Je ne vois pas ce que nous pourrions proposer à la Russie pour l’inciter à renverser le cours de la politique délibérément menée par Vladimir Poutine depuis une décennie, celle d’une orientation « eurasiatique ». Et sa défaite en Ukraine va encore l’accentuer. La Russie quitte l’Europe…
ENAt the time of the war in Ukraine, is a return of antagonistic blocs against the backdrop of a new cold war to be feared?
Since the emergence of China, the question has arisen as to whether the beginning of the 21st century in Asia will be comparable to the beginning of the 20th century in Europe. The comparison with 1914 is an interesting subject, however there are reminder strings that did not exist at the beginning of the previous century. Western leaders have a greater awareness of the horrors of war. We are not Les Somnambules of 1914. And there is nuclear deterrence. It certainly increases the risk of indirect confrontation, but limits that of a frontal shock. Its rules continue to operate in Europe. It is sheltered behind its nuclear shield that Russia intervenes in Ukraine, but it is protected by its own deterrence that the West helps kyiv. In the West, we sometimes dream of snatching Russia from China's embrace... This is misleading the context. A reverse Kissingerian maneuver is not possible today. At the time, Beijing had an interest in loosening the Soviet grip, but now Moscow has nothing to gain by moving away from China. I do not see what we could propose to Russia to encourage it to reverse the course of the policy deliberately pursued by Vladimir Putin for a decade, that of a “Eurasian” orientation. And his defeat in Ukraine will further accentuate it. Russia is leaving Europe...