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Le monde selon Xi Jinping | The world according to Xi Jinping
Derrière son apparente bonhomie se cache un chef redoutable, prêt à tout pour faire de la Chine la première puissance mondiale, d'ici au centenaire de la République populaire, en 2049. En mars 2018, à l’issue de vastes purges, Xi Jinping modifie la Constitution et s’intronise "président à vie". Une concentration des pouvoirs sans précédent depuis la fin de l'ère maoïste. Né en 1953, ce fils d’un proche de Mao Zedong révoqué pour "complot antiparti" choisit à l'adolescence, en pleine tourmente de la révolution culturelle, un exil volontaire à la campagne, comme pour racheter la déchéance paternelle. Revendiquant une fidélité aveugle au Parti, il gravira en apparatchik "plus rouge que rouge" tous les degrés du pouvoir. Depuis son accession au secrétariat général du Parti en 2012, puis à la présidence l'année suivante, les autocritiques d'opposants ont réapparu, par le biais de confessions télévisées. Et on met à l'essai un système de surveillance généralisée censé faire le tri entre les bons et les mauvais citoyens. Inflexible sur le plan intérieur, Xi Jinping s'est donné comme objectif de supplanter l'Occident à la tête d’un nouvel ordre mondial. Son projet des "routes de la soie" a ainsi considérablement étendu le réseau des infrastructures chinoises à l’échelle planétaire. Cet expansionnisme stratégique, jusque-là développé en silence, inquiète de plus en plus l'Europe et les États-Unis. Son pouvoir et ses ambitions sont d’autant plus renforcés qu’il apparaît comme le grand gagnant de la crise du coronavirus...
Behind his apparent bonhomie hides a formidable leader, ready to do anything to make China the first world power, by the centenary of the People's Republic, in 2049. In March 2018, at the end of vast purges, Xi Jinping amends the Constitution and is enthroned "president for life". A concentration of power unprecedented since the end of the Maoist era. Born in 1953, this son of a close friend of Mao Zedong dismissed for "anti-party conspiracy" chose as a teenager, in the midst of the turmoil of the Cultural Revolution, voluntary exile in the countryside, as if to redeem his paternal decline. Claiming blind loyalty to the Party, he will ascend all levels of power as an apparatchik "redder than red". Since his accession to the general secretariat of the Party in 2012, then to the presidency the following year, the self-criticisms of opponents have reappeared, through televised confessions. And we are testing a system of generalized surveillance that is supposed to sort out the good citizens from the bad citizens. Internally inflexible, Xi Jinping has set himself the goal of supplanting the West at the head of a new world order. Its "Silk Roads" project has thus considerably extended China's infrastructure network around the world. This strategic expansionism, until then developed in silence, increasingly worries Europe and the United States. His power and his ambitions are all the more strengthened as he appears to be the big winner of the coronavirus crisis ...