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La vérité sur le mensonge | The truth about lie
Mentir est-il inné ? Comment débusquer les mystificateurs ? À l’heure des "fake news" et de la défiance envers la parole politique, cette enquête sur la science du mensonge démêle le vrai du faux.
Donald Trump, dont le Washington Post a recensé des milliers de contrevérités proférées depuis son investiture, mais aussi Jérôme Cahuzac ou Bill Clinton : en politique, s’arranger avec les faits est répandu. Mais le citoyen ordinaire est-il pour autant plus vertueux que ceux qui le représentent ? Selon les scientifiques, chacun mentirait entre deux et quatre-vingts fois par jour depuis ses 5 ans, âge où se développe la conscience du vrai et du faux. L’espèce humaine n’est d’ailleurs pas la seule à recourir au mensonge. En Autriche, une expérience a révélé que les cochons kunekune pouvaient induire sciemment en erreur leurs congénères pour préserver leurs intérêts. Mais chez l’homme, on s’essaie depuis des millénaires à débusquer la tromperie délibérée. Le galvanomètre du psychiatre Carl Gustav Jung a laissé place au polygraphe, plus connu sous le nom de détecteur de mensonges. Si la recherche tend à démontrer qu’il existe des changements visibles chez le menteur (fréquence cardiaque accélérée, bouffées de chaleur induites par l’effort cognitif du mensonge), aucun appareil ne produit à ce jour de preuves irréfutables. En Bavière, un chercheur a cependant obtenu des résultats jusqu'ici toujours exacts en étudiant les mouvements oculaires.